lundi 12 avril 2010

Le morbide en question

Le morbide, c'est pas un sujet de discussion normal ? Si, si ...

Tout objet aujourd'hui qualifié de morbide tend vers une apparence dégoutante et répugnante. Mais son sens originel est tout autre. Dans les peintures du XVe siècle, les chairs et les corps devaient être décrites le plus délicatement possible, les peintres de la Renaissance s'applicaient à faire resortir l'aspect laiteux et fragile des corps. De même en sculpture et au cours des siècles et des évolutions stylistiques de la peinture, nous nous délectons de voir la chair aussi habilement representée. Cet aspect délicat et transparent se définit en un mot : Morbide ...
Il y a évidemment d'autres sens au mot, comme relatif à la maladie, à la mort, à la perversité, qui ne doivent pas forcément être radicalement écartés les uns des autres, pouvant former une entité commune le morbide, une expression souvent mal jugée qui peut laisser place à de magnifiques représentations de l'éphémerité du corps. Et puis soyons honnêtes, toutes ses images que nous nous envoyons quotidiennement (celles des médias, TV, journaux, pub ...) démontrent qu'il y a quelque chose de fascinant dans ces images qui constituent finalement notre société.
L'une des plus courantes est celle d'Ophélie noyée dans un ruisseau. Au cinéma de nombreuses scènes evoquent la morbidité, Cronenberg l'exploite brillament, tous les cinéastes qui ont préféré le cinéma de genre comme Hitchcock, Scott, Carpenter, Argento et autres maîtres de l'horreur décrivent les chairs humaines avec la plus grande application comme celle des écrivains réalistes, des peintres De Vinci, MichelAngelo, Millais, Goya, Géricault ...

Michelangelo, La pietà, 1498-1499, Basilique St-Pierre, Vatican.


                            
John Everett Millais, La Mort d'Ophélie, 1852, Tate Gallery, Londres.

Théodore Géricault, Etudes de pieds et de mains, 1817-1819, Musée Fabre, Montpelliers.


Anonyme, Le Peletier de Saint Fargeau sur son lit de mort, 1825-1835, Musée de la Révolution Française, Vizille.


David Cronenberg, Videodrome, 1983.


Marina De Van, Dans ma peau, 2004.

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mercredi 3 mars 2010

Karin Dreijer Andersson

Artiste suédoise, membre du duo fraternel The Knife, mène son projet solo qui a pour nom Fever Ray, né en 2009. Le plus notable (que ce soit dans son album solo ou en duo avec son frère Olof Dreijer) est sans doute les modifications qu'elle fait subir à sa voix à la fois claire et stridente et profonde, bordée de pitch shifter qui change la hauteur de sa voix.

When I Grow Up résonne encore comme un chant traditionnel, un peu dans la même lignée que Mari Boine mais qui prend un sens tout autre, car Karin Dreijer transforme sa voix à tel point qu'elle en devient méconnaisable, ce qui ne rend pas ses mélodies désagréables bien au contraire. Mêlé au sens théatral que donne Karin Dreijer à quasiment tous ses morceaux, se peignant le visage, utilisant masques et lumière d'ambiance (pour des concerts assez restreints malheureusement). A noté tout de même le clip de The Knife qui met en scène une femme un peu étrange pour le morceau Pass This On (le célèbre travesti suédois Rickard Engfors) et devient complètement hallucinant au fur et à mesure.

Comme d'habitude nul besoin de plus d'analyse, regardez et écoutez...
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mardi 2 mars 2010

KIM

En apnée chez les artistes du label Platinum Records depuis un bon moment, j'ai découvert une voix sensuelle, masculine mais aussi féminine (surtout dans Christmas Song) qui me fait penser à Prince dans sa période Purple sans l'écho de la voix totalement ringard en 2010 (quoique ...), même mode d'accompagnement guitare/rythme aussi. Une mélodie un peu naïve, l'album Mary Lee Doo est totalement pop, tout aussi simple et carrément écoutable (Christmas Song peut tourner en boucle sur le lecteur peu m'importe parce que ce morceau est vraiment une belle trouvaille ... et merci au calendrier de l'avent 2009 du label Platinum Records !!)
KIM alias Kim Stanislas Giani.
Christmas Song :


et son blog (et sa webTV) : http://leblogdekim.blogspot.com/ où vous pouvez télécharger quelques chansons, des versions acoustiques et quelques visuels plutôt fun !
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dimanche 17 janvier 2010

FLESH FOR FRANKENSTEIN

Une fois ma dose de film romantico-poétique administrée, je peux revenir à mes occupations quotidiennes, à savoir les films d'épouvante. En dehors du fait que celui-ci, produit en 1974 ait l'esthétique de son époque, qui correspond si bien à son discours, il peut également compter sur son producteur Andy Warhol pour lui assurer une esthétique peu commune.
Mais n'est pas critique de cinéma qui veut, je laisse donc les images vous raconter l'histoire de ce baron qui avec son rêve de devenir le créateur d'une race humaine (?) esthétiquement parfaite, nous fait entrer dans un monde proche du "Et on tuera tous les affreux" de Boris Vian, surréaliste et en même temps tellement réaliste. On y retrouve tous les thèmes chers à Warhol, très proche du réalisateur Paul Morrissey : Mort, esthétique, sexualité ...
Joe Dallesandro aka Baron Frankenstein joue dans la plupart des collaborations Warhol//Morrissey  dont la trilogie Flesh / Trash / Heat mais a également tourné dans "Je t'aime moi non plus" avec Serge Gainsbourg. Très proche du milieu underground new-yorkais, classé dans la catégorie Ephèbe jusqu'en 1980, il faisait également partie des égéries de la Factory.
(A regarder sans le son)

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vendredi 8 janvier 2010

QUI NE REVE PAS DE SE POSER SUR LE FAUTEUIL ROUGE DU CINE APRES TOUS CES EXCES ?

Démarrons la nouvelle décénnie tout en délicatesse, avec le romantisme de Jane Campion dans "Bright Star" qui permet de découvrir l'oeuvre du poète britannique John Keats à travers sa relation avec Fanny Brawne. La voix de l'acteur Ben Whishaw n'est pas étrangère au lyrisme qui s'en dégage, pleine de sensualité elle récite les vers de Keats et alors l'antique relation poésie/musique prend tout son sens.

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lundi 7 décembre 2009

NAIVE NEW BEATERS A MADRID

Oui effectivement ce ne sont pas des "news" très fraîches pour le coup puisque le concert a eu lieu le 24 Novembre mais 1. J'attendais les photos 2. Beaucoup de boulot 3. C'est aussi bon de se remémorer un concert aussi incroyable quelques semaines plus tard, ça donne une touche de nostalgie ... (4. Je suis très paresseuse)



Les trois meilleurs porteurs de pull nazebroque que l'histoire de la musique ait accouché ces 15 dernières années (On ne peut quand même pas oublié les fantastiques Yes!, gilets en crochet et pantalons tellement ... serrés) se sont produits dans La Sala Heineken. Si si il y a bien un lien avec la boisson bullée, la salle appartient au fameux groupe, mais on peut quand même y boire autre chose que de la bière. De plus la salle du rez-de-chaussé est idéalement proportionnée, plus grande qu'un simple bar où l'on s'écrabouillerait durant des concerts de néo-métal-punk-très-agité, elle garde une ambiance assez intimiste. Bref, le son n'était pas du tout pourri (pour une fois parce qu'il faut bien le dire les madrilènes sont plus doués pour le flamenco (quoique ... on y reviendra) que pour gérer le son d'un concert), par contre la première partie, je n'en parlerai même pas, tellement Flavio Rodriguez et ses sous-musicos m'ont mise vraiment très en colère contre la pop espagnole.

Donc ces fameux NNBS ne sont que trois, ne sont que « chanteur-guitariste-boîte à rythmeur », ne font que des mélodies très basiques, répétitives, se sont juste fabriqué une identité grâce à des fringues moches et colorées, ne sont juste qu'un énième groupe de pop chantante électro ... Peut-être mais les NNBS nous font juste danser et balancer comme des enragés. Donc oui je suis d'accord avec les « non » qui dénoncent une ligne mélodique basique mais tellement c'est bon, tellement ça fonctionne ... Je suis à 100% OUI ! Je ne me lasse pas de réécouter leurs chansons en boucle.

Le concert a été largement à la hauteur de mon mp3, peut-être trop court malgré le rappel, mais énergique. La voix de « David Boring » n'est certes pas exceptionnelle mais arrive à motiver n'importe quel derrière à se déhancher, « Martin Luther BB King » pose sa guitare sur la ligne mélodique tandis que « EuroBélix » s'amuse avec ses machines. Le mélange se situe entre la musique de SuperMario Bros sur GameBoy Color (évidemment) et les débuts de la pop dans les années 70, tellement naïve, tellement entraînante avec ses « beaters » ... Y a pas à dire ils portent bien leur nom ! Et quelques extraits de live pour conclure cette session nostalgie.
 

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lundi 30 novembre 2009

UN MARDI A MADRID

Mardi soir,
Pas de cafard,
Ni de cauchemards,
Mais juste pour voir
Quelques notes choirent
Dans ce foutoir

Mari Boine, découverte il y a une dizaine d'années, vaut bien un petit détour en Laponie... D'origine Saami (peuple un poil dans le trip chamanique) cette chanteuse s'inspire des chants traditionnels qui utilisent le chant de gorge (comme les moines tibétains) mais aussi des sons électro-acoustique, un bon mix entre traditionnel (avec un côté envoutant) et modernité qu'il faut absolument écouter :

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